Après avoir introduit le comics et son fonctionnement, parlons maintenant des éditeurs du marché américain, le moteur de l’industrie de la bande-dessinée. Il existe un grand nombre de studios, plus ou moins grands et ayant une renommée différente les uns des autres. Il est question ici de citer les plus grands acteurs sur le marché mais également de mettre en avant certaines maisons d’édition moins connues, qui ont laissé leur emprunte dans le monde des comics et qui existent encore de nos jours pour la plupart.
De nombreux studios ont en effet disparu de la scène éditoriale et certains ont du mal à prospérer face à des géants devenus voraces depuis l’avènement du média; à savoir les Big Two, Marvel et DC Comics, qui se partagent le marché (environ 80% du marché avec globalement 27 à 35 % des parts chacun*, l’un dominant tantôt l’autre) (*unités en valeur).
Les « Big Two »:
MARVEL ET DC dont vous retrouverez deux articles deja écrits plus bas.
Les différents labels et filiales de DC et Marvel :
Vertigo
Vertigo est la filiale de DC Comics créée en 1993 et laissée sous la responsabilité éditoriale de Karen Berger, dans le but d’échapper aux exigences du Comics Code Authority et d’éditer des comics plus adultes où violence, sexe et propos choquants pourraient trouver leur place dans ces titres. D’ailleurs, chaque parution portait la mention « for mature readers » pour prévenir le lectorat du contenu.
Les titres étaient au départ spécialement centrés sur le fantastique, avec un aspect sombre tournant autour de l’horreur. Les premières séries sous le label sont des héros débutés dans l’univers DC comme le Swamp Thing d’Alan Moore, Animal Man, Hellblazer (Constantine), Sandman de Neil Gaiman ou encore la Doom Patrol, une équipe de super-héros secondaires à la composition variable au cours du temps. On voit également de temps en temps l’apparition d’autres héros comme Zatanna, Jonah Hex, The Phantom Stranger, Madame Xanadu et d’autres, dans des séries Vertigo.
Le début du catalogue du label est une réédition de titres : V pour Vendetta d’Alan Moore (série originalement publiée dans un magazine britannique); Transmetropolitan de Warren Ellis (précedemment chez Helix, appartenant à DC); A History of Violence de John Wagner (initialement chez Paradox).
Mais toutes les séries publiées ne sont pas connectées et ne proviennent pas des titres originaux DC. Certaines séries en creator-owned (dont le créateur possède les droits) apparaissent sous le label, indépendantes et ne se déroulant pas dans un même univers (seul l’auteur est cité) : 100 Bullets de Brian Azzarello, American Vampire de Scott Snyder, Scalped de Jason Aaron, Preacher de Garth Ennis, Fables de Bill Willingham, The Losers d’Andy Diggle, DMZ de Brian Wood, Y, le dernier Homme de Brian K. Vaughan, Astro City de Kurt Busiek, et encore bien d’autres. Vertigo édite aussi des graphic novels (Human Target, certains Hellblazer, des dérivés de Fables…).
MAX Comics
MAX Comics est le label crée par Marvel en 2001 après sa rupture avec le Comics Code Authority, et ayant pour but d’éditer des comics de contenu adulte et violent. C’est la première fois que Marvel fait l’effort de produire des titres sous un label mature et non-censuré (sans parler de Epic Comics dans les années 1980, une filiale qui produisait des titres adultes mais sans rapport avec l’univers développé par Marvel).
Le premier titre a être publié est Alias. Écrit par Brian Michael Bendis, il met en scène un nouveau personnage, Jessica Jones, une ancienne héroïne connue sous le nom de Jewel (ou Knightress), travaillant comme détective privée dans l’agence Alias Investigations. La série mêle habilement le genre super-héroïque, l’espionnage, le thriller et plusieurs genres différents. Le titre aura 28 numéros de 2002 à 2004 et la suite des aventures de Jessica sera contée dans la série The Pulse, chez Marvel cette fois.
Plusieurs séries tournant autour d’autres personnages existant chez Marvel ont également été lancée : Fury MAX, The Punisher (vol.6), Cage (vol.2), Blade : The Vampire Hunter (vol.5), Wolverine : MAX, Deadpool : MAX, The Hood, Black Widow : Pale Little Spider…
Certaines séries ont été spécialement créées pour le label comme Apache Skies, série western de John Ostrander; Haunt of Horror : Lovecraft ou Supreme Power de J.M. Straczynski, qui intégrera l’univers Marvel original en 2006 sous le nom Squadron Supreme.
L’ancienne tête pensante de Marvel, Stan Lee, a critiqué la création du label à la sortie de Fury MAX, ne comprenant pas le besoin de faire des séries de ce type, qu’il n’aurait jamais édité.
Icon Comics
Icon Comics est une filiale de Marvel créée en 2004, ayant pour objectif d’éditer des titres en creator-owned, dans le but de garder des artistes pour la maison-mère et ne pas les voir partir chez d’autres éditeurs (but similaire du précédent Epic Comics, filiale du même éditeur). En effet, de nombreux créateurs ont manifesté leur envie de créer leurs propres titres depuis l’apparition d’Image Comics (présenté dans une autre partie du dossier).
Marvel a finalement trouvé un compromis en fondant Icon, qui laisse la possibilité à ses protégés de produire leurs propres séries en disposant de tous les droits dessus, tout en continuant de travailler pour Marvel à côté.
Les premiers à s’y essayer sont Brian Michael Bendis et Michael Avon Oeming (vu dans certains titres Marvel aux dessins, à l’encrage ou au scénario) sur la série Powers. Suivis de David Mack sur Kabuki.
Bendis étant en quelque sorte l’architecte de l’univers Marvel moderne et David Mack ayant œuvré sur des séries comme Daredevil (scénario/dessins), White Tiger et Miss Marvel (cover artist). Il a également co-crée avec Joe Quesada le personnage d’Echo (Maya Lopez, qui prendra l’uniforme de Ronin).
En 2005, c’est J. Michael Straczynski qui lance Dream Police (one-shot) et The Book of Lost Souls chez Icon. L’année suivante, Ed Brubaker (scénariste sur Captain America, Daredevil…) produit avec Sean Phillips la série polar/crime Criminal. Puis le duo sort une nouvelle série en 2008, nommée Incognito.
Mark Millar (à qui l’on doit de nombreux titres Marvel comme The Ultimates, Civil War, Wolverine : Ennemy of the State/Agent of SHIELD, Marvel Knights : Spider-Man…) a également écrit un bon nombre de séries en creator owned chez Icon. La première et plus connue étant Kick-Ass, avec John Romita Jr à partir de 2008. Puis il sort Nemesis avec Steve McNiven aux dessins, en 2010. Fin 2010, Millar et Leinil Yu éditent la série limitée Superior et réitèrent l’expérience en 2012 avec la mini-série Supercrooks. Son dernier projet chez Icon est The Secret Service en 2012/2013, avec l’artiste Dave Gibbons (qui sort prochainement en adaptation au cinéma).
D’autres séries existent comme Casanova de Matt Fraction (d’abord chez Image); Men of Wrath de Jason Aaron; plusieurs titres de Bendis (Takio, Scarlet et Brilliant) et un autre de David Mack, appelé Dream Logic.
Les deux plus grands éditeurs ont, au fil du temps, crée des labels ou filiales qui leur permettaient de publier des titres plus matures et violents (même si cela ne veut pas dire que leurs titres classiques ne comportent pas de violence). Mais aussi pour permettre à ses artistes une certaine émancipation, avec le creator owned, pour palier aux problèmes de droits exclusifs caractérisant les Big Two (d’autres éditeurs ont également ce fonctionnement).
En 2005, c’est J. Michael Straczynski qui lance Dream Police (one-shot) et The Book of Lost Souls chez Icon. L’année suivante, Ed Brubaker (scénariste sur Captain America, Daredevil…) produit avec Sean Phillips la série polar/crime Criminal. Puis le duo sort une nouvelle série en 2008, nommée Incognito.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire