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mercredi 21 décembre 2016

Les Bases : Fonctionnement, publication, édition V.F/V.O

Après une introduction historique sur le thème, rentrons dans le vif du sujet et parlons de ce qu’il faut savoir sur le fonctionnement même des comics.
I/ Format de publication.
Comme dit précédemment, les comics sont apparus dans les magazines. Le format kiosque est toujours d’actualité, mais on peut trouver les numéros un peu partout. Il existe certaines enseignes spécialisées, les comics-shops.
Les comics sortent donc en numéros, appelés issues (parution d’un numéro, un single), d’une vingtaine de pages et accompagnés de publicités (ou non, selon les éditeurs). La parution des titres d’une série peut varier mais les numéros sont régulièrement mensuels (certaines séries sont bimensuelles ou hebdomadaires).
Chaque issue a une couverture différente et a souvent le droit à des couvertures variantes (variant cover). Le numéro #1 d’une série est régulièrement décliné en de nombreuses couvertures alternatives. Par exemple, le premier numéro de Star Wars chez Marvel sorti le mois dernier a eu apparemment une centaine de variant covers. Certaines sont tirées à peu d’exemplaire, ce qui en fait des numéros collectors. Les variant sont habituellement dessinées par un artiste différent de celui qui illustre les intérieurs du numéro, souvent en vogue dans le milieux, bankable ou avec un style original et différent de toutes les autres productions aperçues chez les éditeurs. D’ailleurs, certains dessinateurs sont spécialisés dans l’illustration de covers (cover artist).
Les numéros parut en issues sont ensuite regroupés dans un format librairie (souvent par 5/6 voire plus si éditions spéciales). Le format « classique » et traditionnel américain est le TPB (Trade Paperback), c’est un livre broché et souple d’une centaine de pages. Mais il y a également les hardback, qui ont une couverture en dur (le format d’édition le plus présent en France). Ce ne sont pas les seules éditions reliées présentes. On peut aussi voir des intégrales ou des omnibus [ énormes livres reprenant un grand nombres d’épisodes (entre 30 et 50 le plus souvent) ].
II/ Écriture et travail auteur/illustrateur.
Le comics est également un mode d’écriture différent de la bande-dessinée européenne, avec des numéros assez courts, une narration souvent rapide et un cliffhanger à chaque fin de numéro.
La grande différence réside aussi dans le fait que l’éditeur possède le plus souvent un droit exclusif sur les créations (Exemple : Personne d’autre que DC ne peut écrire et éditer du Batman). Les artistes à l’œuvre sur les séries touchent donc « peu » de royalties, du moins des sommes raisonnables. Mais il existe aussi des séries en creator-owned, où l’artiste dispose des droits de ses créations et peut aller dans le sens qu’il veut avec sa série (sans avoir l’éditeur sur le dos comme dans les grands studios). L’éditeur ambassadeur de ce format est Image Comics.
Il est rare (mais pas inexistant) de voir de très longues collaborations ininterrompues entre un scénariste et un illustrateur sur une même série en dehors du creator-owned. Les délais de parution étant communément rythmés, il n’est pas rare de voir un dessinateur se faire remplacer sur un numéro lorsqu’il n’a pu produire les pages qu’il devait (pour diverses raisons d’emploi du temps, de surcharge de travail…). On appelle alors fill-in l’épisode de remplacement.
Le scénariste quant à lui, reste habituellement plus longtemps sur une série (même si ce qu’on pouvait appeler la « norme » a bien changé). Lorsqu’un auteur reste plusieurs mois, plusieurs années sur un titre, on appelle alors la globalité de sa production un run. Sa conception de l’histoire et le développement qu’il en fait est fréquemment marquante dans la vie éditoriale du personnage/de la série dont il s’occupe et fait généralement l’unanimité chez les lecteurs (ce qui explique le nombre de numéros, même si ce poste important est parfois confié à un scénariste par l’éditeur pour qu’il soit l’architecte de son univers (Exemple avec Brian Michael Bendis chez Marvel ou Geoff Johns chez DC). On peut citer Ed Brubaker sur Captain America, Bendis sur diverses séries Avengers, Geoff Johns sur Green Lantern, le run de Grant Morrison sur Batman, Ron Marz sur Witchblade et bien d’autres encore qui se sont frotté à l’exercice sur la décennie.
Lorsqu’une seule et même histoire s’étale sur plusieurs numéros d’une série, on appelle cela un arc (ou story-arc), du même principe que dans la bande-dessinée européenne ou dans les séries télévisées. Par exemple, l’arc Zero Year dans l’actuelle série Batman commence au numéro #21 et se termine dans le #33. Certains arcs sont plus longs que d’autres mais le nombre standard de numéros par arc est d’environ 5. On voit donc le début de l’aventure et la fin sur ces numéros mais cela ne veut pas dire que l’arc est à lire en dehors de la série principale. C’est juste une subdivision de l’histoire globale.
III/ Différents types de parutions.
Le comics n’est pas le seul mode de parution existant aux États-Unis. Il existe également le graphic novel (roman graphique), qui ne passe pas par la case kiosque et sort directement en relié. Il n’y a donc pas de numérotation épisodique (numéro par numéro) mais l’histoire peut être découpée en chapitres. Le roman graphique existe également dans le monde entier et il n’est pas seulement utilisé par les artistes freelance  ou les studios indépendants. Depuis 2013, Marvel expérimente à nouveau ce format et sort un à trois graphic novels par an (les trois de l’année dernière étant Spider-Man : Family BusinessX-Men : No more Humans et Thanos : The Infinity Revelation). Chez Marvel, ces romans graphiques sont souvent (surtout depuis leur réapparition en 2013) compréhensibles hors-continuité, ce qui permet d’avoir un lectorat plus ouvert qui ne mise pas seulement sur les lecteurs fidèles.
Dans le format « classique » du comics (on retourne avec les issues), on peut trouver d’autres parutions. Comme déjà évoqué  précédemment, il y a les mensuels, bimensuels, hebdomadaires… mais pas seulement. En effet, on peut trouver des titres occasionnels.
L’annual  est une parution périodique qui parait une à deux fois par an pour une série (attention, toutes les séries n’ont pas forcément des annuals). C’est généralement un numéro spécial avec une pagination plus importante (environ le double d’un épisode habituel) qui a pour but de faire avancer la série à laquelle il se rattache, d’introduire de nouveaux éléments ou seulement de raconter une histoire différente de la série principale.
La mini-série/série limitée est également un mode d’écriture différent avec un nombre donné dès le départ de numéros (déjà évoqué dans un précédent article).
Le one-shot est une parution unique et individuelle se déroulant hors-continuité ou ayant pour but d’introduire un nouvel élément (nouveau personnage, nouvelle série…).
Autre parution exceptionnelle, les histoires What if …?. Traduit littéralement par « Et si…? », elle consiste à raconter une histoire avec un déroulement différent, une sorte d’uchronie. « Et si tel Méchant avait réussi à conquérir le monde ? », « Et si cette bataille ne s’était pas terminée ainsi ? ». Cela permet le plus souvent aux éditeurs de créer des mondes parallèles où les choses ne se seraient pas déroulées de la même manière.
Parlons enfin du tie-in qui ne peut être cité sans évoquer les events et les crossovers.
Le crossover est une histoire qui s’articule dans différentes séries, qui fait se rencontrer différents personnages du même univers éditorial (ou non, ce qui a déjà été vu) et ce sur plusieurs numéros qui constituent, à la fin de leur parution, une histoire complète. Imaginons une histoire débutée dans les pages de Batman #xx, développée dans un numéro Superman #xx et se terminant dans Wonder-Woman #xx. Les trois personnages de trois séries différentes se sont alors rencontrés sur une histoire que l’on appelle crossover. Le soucis récurrent de ce type de parution est qu’il faut acheter des numéros de plusieurs séries pour lire l’histoire complète (ou attendre la version reliée avec la globalité des épisodes du crossover).
L’event est en quelque sorte l’évolution du crossover. Il a pour but de faire croiser différents héros comme son modèle mais cela grâce à une série principale à son nom, et des épisodes reliés dans les autres séries que l’on appelle tie-in. Prenons l’exemple de l’event Civil War de Mark Millar. La série principale en 7 numéros Civil War se suffit à elle-même mais on peut lire les épisodes tie-in parut dans plusieurs séries pour profiter pleinement de l’histoire et voir tous les impacts sur les héros. L’event se passe donc dans une série principale mais touche d’autres séries qui sont reliées (tie-in).
IV/ Continuité et techniques éditoriales.
La continuité est un aspect important dans la vie éditoriale des comics. Les évènements qui se sont déroulés font partie de l’histoire de l’univers développé par l’éditeur. Après des dizaines d’années, les idées peuvent manquer et l’éditeur peut perdre la cohérence dans sa continuité (n’est-ce pas Marvel ?).
Il peut alors effectuer un reboot de son univers, il repart donc de zéro, aux origines des personnages (même principe dans les films). C’est ce que DC a essayé de faire fait avec ses New 52 en 2011 (reboot ou pas reboot ? Tout est discutable mais cet article n’est pas écrit dans ce but, je vais m’abstenir…).
L’éditeur peut aussi avoir recours au relaunch qui est tout simplement une relance des numéros (on revient souvent sur la numérotation avec un nouveau numéro #1), procédé devenu rébarbatif chez Marvel et DC. Le relaunch peut être aussi utilisé pour marquer le début d’une nouvelle ère pour un univers, un renouveau sans effacer la continuité (Marvel NOW!, j’ai déjà dit ce que j’en pensais précédemment…).
Qui dit relaunch ne dit pas forcément retour au numéro #1. Exemple avec Spawn qui a été relancé en Janvier avec le 250ème numéro (! Ouaahhh, une telle numérotation existe… hein Marvel ?). On assiste au renouveau de la série sans perdre la numérotation puisque le mois prochain sortira Spawn Ressurection #1 suivi du numéro 251 de Spawn. Le relaunch reste tout de même globalement un moyen de relancer les ventes et l’attrait pour une série (les nouveaux lecteurs peuvent suivre la série avec un nouveau numéro #1).
V/ Distribution et distinctions.
Le plus grand distributeur nord américain de comics est Diamond Comic Distributor (aussi appelé Diamond ComicsDCDDiamond). Il domine le marché du neuf aux États-Unis et a des contrat d’exclusivité avec les plus grands éditeurs comme MarvelDC ComicsImage ComicsDark Horse et IDW. Le distributeur récompense également des titres et éditeurs lors des Diamond Gem Awards grâce aux votes des détaillants.
D’autres récompenses existent dans le monde des comics, la plus prestigieuse étant le Eisner Award (Will Eisner Comic Industry Awards / Prix Will Eisner de la bande dessinée en version longue). Ce trophée peut être considéré comme les Oscars dans le monde des bulles. De nombreuses catégories sont représentées. Les prix sont remis lors de la Comic-Con de San Diego et décernés par des acteurs du milieux de la bande-dessinée. Le jury s’occupe également du Temple de la renommée Will Eisner qui inscrit les plus grands artistes de la bande-dessinée américaine (et mondiale par extension. Trois français y appartiennent : Moebius, Goscinny et Uderzo).  Alan Moore, avec ses 23 récompenses acquises au cours de sa carrière est l’artiste primé le plus de fois.
Le prix Harvey (ou Harvey Award) est sûrement la deuxième récompense la plus prisée. Elle est distribuée lors de la Baltimore Comic-Con. Ayant moins de catégories que le prix Eisner, il a aussi un temple de la renommée ( dit « de Jack Kirby ») qui n’a pas eu de nouvel élu depuis 1999.
VI/ Autour du comics.
Il existe de nombreuses éditions et rééditions de comics reliés. Certaines fois parce que les titres sont épuisés ou parce qu’ils peuvent faire l’objet d’édition collector (format XL; compilation; édition noir et blanc; format unwrapped, c’est-à-dire sans encrage, seulement les traits au crayon…).
Les lecteurs peuvent aussi acquérir des prints, des lithographies ou même des planches originales pour les plus chanceux. Les dessins originaux (ou sketches) fait sur commande par un artiste sont appelés commissions. Le sketchbook est une compilation de dessins d’un artiste, un carnet de croquis qu’il peut éditer régulièrement. Il peut contenir des esquisses, des croquis inédits, des couvertures ou des sketches réalisés spécialement pour le sketchbook. Un artiste publiant des sketchbooks produit environ un carnet par an, qui sort généralement durant les grands évènements comme les conventions.
Il existe des dizaines de conventions aux États-Unis, la plus grande connue mondialement étant la Comic-Con International San Diego qui ne réunit pas seulement des acteurs du monde des comics mais représente un condensé de toute la culture pop américaine. Pour donner d’autres exemples de conventions incontournables on peut citer la Emmerald City Comicon de Seattle, la New-York Comic-Con ou encore la WonderCon d’Anaheim, en Californie. Il en existe bien d’autres mais celles citées sont les plus connues (du moins celles qui me font rêver…).

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