Merci d'avance de votre visite et n'hésitez pas à commenter ! :)

Merci d'avance de votre visite et n'hésitez pas à commenter ! :)

mardi 21 juillet 2015

BIG TWO : DC COMICS, vraiment plus sombre ?

DC Comics

dc logo
À la base National Allied Publications fondé par Malcolm Wheeler-Nicholson (et tenu par All-American Publications). C’est un éditeur de pulps dans les années 1930 avec le célèbre Fun Comics (dont le numéro #1 a été publié le 11 janvier 1935). C’est à partir de mars 1937 avec l’apparition de Detective Comics #1 que l’éditeur se démarque et se renomme DC Comics (les initiales valant pour Detective Comics).
Action Comics #1 paru en avril 1938 est un tournant pour l’éditeur mais également pour l’univers entier du comics. C’est en effet dans ces pages qu’apparait le premier super-héros  au monde (reconnu comme tel) : Superman crée par Jerry Siegel et Joe Shuster.
Jerry Siegel et Joe Shuster
Jerry Siegel et Joe Shuster, pères de Superman. Et le désormais très célèbre Action Comics #1 qui se vend à prix d’or. La vente d’un exemplaire cet été a dépassé tous les records d’enchères d’un comics : 3,2 millions d’euros, c’est la somme à laquelle il a été vendu sur Ebay en août dernier. Le vendeur a assuré qu’il reverserait une partie du montant à des associations.
DC a lancé la mode et devient l’éditeur le plus important de l’époque avec des ventes qui ne cessent d’augmenter grâce à ce nouveau héros. Un comic-book consacré à Superman est lancé en 1939 et un autre héros apparait la même année en mars, dans les pages de Detective Comics #27 : Batman crée par Bob Kane et Bill Finger. Il va devenir le point central de la publication du titre.
Bob Kane, Bill Finger et Detective Comics #27. On oublie souvent que l'on doit Batman à ces deux hommes, la création du personnage
Bob KaneBill Finger et Detective Comics #27.
On oublie souvent que l’on doit Batman à ces DEUX hommes, la création du personnage est souvent concédée à Bob Kane, pour une mésentente et pour des soucis de droits exclusifs avec l’éditeur (problème que nombre d’artistes ont rencontré avec les maisons d’éditions, comme les créateurs de Superman).
En avril 1939, Max Gaines (1894-1947), considéré comme l’inventeur du comic-book, fonde All-American Comics sur les bases du précurseur de l’ancêtre de DC, All-American Publications. Le magazine est donc rattaché à DC et vont apparaitre dans différents numéros de All-American Comics des héros comme Green Lantern (numéro #16 en juillet 1940); Atom (Al Pratt) (numéro #18 d’octobre 1940); une première version de Red Tornado (numéro #20, novembre 1940); Docteur Mid-Nite (#25, avril 1941) ou encore Solomon Grundy (numéro #61, octobre 1944). Au même moment, le premier Flash fait son apparition dans Flash Comics#1 en janvier 1940 et Wonder-Woman surgit du numéro #8 d’All Star Comics en décembre 1941. DC explose les ventes et n’a pour le moment aucun concurrent viable.
Les héros du Golden Age de DC, dans les années 40/50 (dessin d'Alex Ross).
Les héros du Golden Age de DC, dans les années 40 (dessin d’Alex Ross).
D’ailleurs, l’éditeur prend garde à ne pas se laisser copier son Superman par d’autres maison d’éditions en poursuivant en justice celles qui se seraient trop inspirées de l’Homme de Demain. C’est ainsi qu’il gagne un procès contre Fox Comics et son Wonder Man et en démarre un autre en 1941 contre Fawcett Comics et son Captain Marvel.
Dans la période d’après-Guerre, difficile pour les comics, DC ne s’en sort pas mieux que les autres éditeurs du marché. Il faut attendre 1956 et la relance effectuée par le rédacteur en chef Julius Schwartz pour voir apparaitre de nouveaux héros dans le magazine Showcase.
Julius Swartz (1915-2004)
Julius Swartz (1915-2004), chef d’orchestre de l’Âge d’argent de DC Comics.
On y trouve une nouvelle version de Flash, Barry Allen dans Showcase #4 d’octobre 1956; un nouveau Green Lantern différent de l’ancien, Hal Jordan dans Showcase #22 en octobre 1959. Ces deux « nouveaux » héros vont faire équipe avec la « Trinité de DC », Superman, Batman et Wonder-Woman, dans The Brave and the Bold #28 au sein de la Ligue de Justice d’Amérique (JLA) en mars 1960. Un an après est publié The Justice League of America #1. Les super-héros reviennent au centre des publications comics mais c’est Marvel qui va en profiter le plus et passer devant DC durant son Âge d’Argent mené par Stan Lee dans les années 1960.
Les héros du Silver Age de DC
Les héros du Silver Age de DC, faisant pour la plupart partie de la Justice League. Les nouveaux venus (Hal Jordan, Barry Allen, Le Limier Martien…) côtoient les anciens leaders de DC.
Pour réagir, le directeur de publication Carmine Infantino mène une nouvelle politique éditoriale consistant à laisser plus de libertés aux artistes. DC reçoit est loué par la critique mais Marvel domine toujours le marché en terme de vente. DC se trouve lui aussi ses artistes-stars en la personne de Neal AdamsDennis O’Neil ou Dick Giordano.
Carmine Infantino (décédé en 2013), Neal Adams et Dennis O'Neil, trois grands noms de l'éditeur et du média par extension.
Carmine Infantino (décédé en 2013), Neal Adams et Dennis O’Neil, trois grands noms de l’éditeur et du média par extension.
Infantino réussit un grand tour de force en amenant deux artistes rattachés à la concurrence depuis de longues années : Jack Kirby et Steve Ditko. Ditko invente le Creeper dans Showcase #73 (avril 1968), une sorte de Joker édulcoré et majoritairement du bon côté de la loi, et le duo Hawk and Dove dans Showcase #75 (juin 1968). Le Quatrième Monde est alors développé par Kirby avec trois nouvelles séries : The New GodsThe Forever People et Mister Miracle. Carmine Infantino laisse aussi une chance à de nouveaux acteurs du milieu comme Len WeinMarv Wolfman ou Gary Friedrich.
Les apports de Ditko et Kirby chez DC :  Steve Ditko
Les apports de Ditko et Kirby chez DC :
Steve Ditko a importé de nouveaux héros et Jack Kirby a crée toute une mythologie autour du Quatrième Monde (objet d’une récente édition de la part d’Urban).
Les lecteurs délaissent le genre du super-héros dans les années 1970 et pour contrer cet effet, DC crée Swamp Thing dans The house of Secret, un magazine de récits fantastiques ou les aventures du cow-boy Bat-Lash. Mais ces efforts ne suffisent pas à augmenter et fidéliser le lectorat.
Dès 1984, DC essaye de renouveler ses publications. Il commence par confier Swamp Thing à Alan Moore à partir du numéro #20 qui dynamite le personnage et le recrée totalement dans des histoires sombres, adultes et frôlant l’horreur qui n’est pas accepté par le Comics Code Authority mais le public est au rendez-vous. Mais Moore sera également l’architecte du changement opéré pour le genre super-héroïque.
Swamp Thing et l'architecte de son renouveau
Swamp Thing et l’architecte de son renouveau, le talentueux et incontournable Alan Moore.
Pour se débarrasser des problèmes de continuité et de Terres parallèles, DC publie en 1985 le crossover Crisis on Infinite Earths qui redéfinit son univers. La chronologie DC repart de zéro, c’est en quelque sorte un reboot de son monde. L’année suivante, la publication de Watchmen d’Alan Moore et de The Dark Knight Returns de Frank Miller va donner le ton pour les futures publications super-héroïques.
Watchmen et The Dark Knight Returns sont devenus rapidement des classiques et des incontournables des comics.
Crisis on Infinite Earths a permis à DC de remodeler son univers éditorial. Watchmen et The Dark Knight Returns sont devenus rapidement des classiques et des incontournables des comics.
Ces œuvres n’ont en effet pas seulement renouvelé le type de publications chez DC, elles ont fait apparaitre un genre différent pour le super-héros, ont renouvelé l’essence du héros et lancé l’Âge moderne des comics (pré-défini par Moore avec Swamp Thing).
DC lance alors à cette époque plusieurs séries « matures » en créant son label plus adultes, Vertigo, en 1993 (présenté en fin d’article). De plus, l’éditeur rachète Wildstorm (studio indépendant composant d’Image Comics ) à Jim Lee qui en reste le dirigeant en 1998.
À partir de 2004, DC développe des crossovers qui ont pour but de marquer l’histoire de l’éditeur où les héros font face à des « crises ». On a ainsi Identity Crisis en 2004; Countdown to Infinite Crisis en 2005; suivi de Infinite Crisis entre 2005 et 2006; la série hebdomadaire 52 de 2006 à 2007; Countdown to Final Crisis en 2007 et enfin Finale Crisis en 2008. D’autres crossovers et events sont également publiés mais n’ont pas ce développement de « crise ».
ibb
Les différentes crises essuyées par les héros ont pour but de changer le rapport de force dans l’univers DC.
Depuis 2010, DC lance une série de graphic novels nommés Earth One, dans lesquels on raconte une nouvelle fois les origines des héros, en les transposant dans le contexte du XXIème siècle. C’est en quelque sorte la réponse tardive à l’univers Ultimate Marvel mais à plus petite échelle. Les titres déjà parus sont Superman : Earth One volume 1 à 3, Batman : Earth One volume 1 et Teens Titans : Earth One volume 1. Pour 2015, la suite de Batman : Earth One est prévue avec un volume 2 et un nouveau titre est annoncé, Wonder Woman : Earth One.
Enfin, l’event de 2011, Flashpoint est le dernier évènement de l’ancienne continuité DC. À la fin de celui-ci, l’éditeur recrée son univers et toutes ses séries repartent de zéro avec des nouvelles origines, dans le reboot New 52 à partir de septembre 2011. 52 nouvelles séries sont lancées, l’histoire est réécrite et la continuité effacée (sauf pour les univers de Batman et de Green Lantern). C’est la Renaissance DC, effectuée sur plusieurs vagues (comme Marvel l’a fait ensuite avec Marvel NOW! qui lui n’est pas un reboot mais un relaunch). Les personnages Wildstorm sont aussi incorporés dans l’univers DC.
Flashpoint met en avant Flash dans une Terre parallèle
Flashpoint met en avant Barry Allen sur une Terre parallèle où il n’a jamais été Flash et où les héros n’ont pas tous le même comportement. Lui-seul se souvient de son monde et personne ne se souvient de Flash. La fin de cet event marque le début des New 52.
DC a très récemment annoncé que cette phase éditoriale prendra fin cet été (le logo New 52 ne sera plus présent sur les titres, ce qui semble normal après 4 ans). On assistera à un petit relaunch, avec de nouvelles séries (24), des mini-séries (4) et 25 des séries actuelles qui continueront (avec la même numérotation à priori).
La Renaissance de l'univers DC Comics
La Renaissance de l’univers DC Comics.
   La Distinguée Concurrence (autre nom de DC) est donc l’autre leader des éditeurs de comics. Filiale d’une grande société, Warner Bros, tout comme Marvel possédé par Disney. L’éditeur a lui aussi des labels et filiales (VertigoWildstorm à l’époque) et dispose du magazine parodique/satirique MAD crée par William Gaines et Harvey Kurtzman en 1952.
Pour aller plus loin :
Secret Origin : The story of DC Comics, documentaire de Mac Carter sorti en 2011 en France. Classique du genre, un des meilleurs documentaires sur le comics (si ce n’est le meilleur). Indispensable pour les fans ou ceux voulant en apprendre plus sur l’éditeur.
The Golden Age of DC ComicsThe Silver Age of DC Comics, The Bronze Age of DC Comics, de gros ouvrages retraçant l’histoire de la maison d’édition, avec ses différentes périodes.