La série de Snyder et Capullo sur l’homme chauve-souris vient de prendre fin avec la parution du neuvième volume en VF chez Urban Comics. L’occasion pour ComicsPrime de revenir sur cette saga qui aura fait couler beaucoup d’encre.
Un début tonitruant ou presque !
Les deux premiers tomes constituent l’arc de la Cour des Hiboux. Une bonne surprise pour le lecteur néophyte qui commence à s’intéresser aux aventures du personnage via ces comics. En effet, il y découvrira une histoire rondement menée dans le premier volume. Dans les faits, un nouvel ennemi se dévoile et le suspense qui l’entoure est savamment dosé. Qui plus est, les dessins de Capullo accompagnent de bien belle façon le scénario de Snyder.
La fin, quant à elle, laisse à désirer. Le premier tome est de très bonne facture et on pouvait donc espérer avoir un deuxième volume d’un niveau équivalent. Or c’est loin d’être le cas. Trop abrupte et un tant soit peu trop facile, le final manque de rebondissements.
Enfin, pour les lecteurs aguerris, l’histoire n’est pas ce qui se fait de mieux sur Batman mais elle reste agréable à lire pour les deux raisons déjà évoquées : le graphisme de Capullo et le scénario du premier volume.
Un tome 3 pour découvrir la Bat-Famille
« Le Deuil de la Famille » renvoie directement à « Un deuil dans la famille ». Ce dernier contait la mort de Jason Todd, le deuxième Robin. Ici, dans le volume qui nous occupe, c’est toute la famille du Batman que l’on peut craindre de voir périr.
On retrouve plusieurs « vilains » dessinés par Capullo mais comme l’indique la couverture de ce comic-book, le véritable chef de file reste le Joker.
Encore une fois, rien de transcendant même s’il faut avouer que l’on se retrouve face à un tome qui mêle assez habilement scènes d’action et découvertes sur les origines des premières confrontations entre le Joker et Batman.
Peut-être le meilleur volume de la série.
L’an zéro : partie 1 et 2
Snyder s’est lancé dans une tâche ardue, voire impossible : rebooter l’excellent « Année Un ». Force est de constater que, si l’on s’en tient à ses déclarations, c’est une réussite. Explications.
Le scénariste n’a jamais voulu, au cours de cet arc, réaliser un simple copier-coller de « Année Un ». Au contraire, son objectif était de transposer l’histoire du chevalier noir dans le monde qui est le nôtre aujourd’hui. Et quel est-il ? Il suffit de se rendre au cinéma pour obtenir la réponse : 7 des 10 films à l’affiche sont des blockbusters dont les deux tiers des images représentent des scènes d’action. Et c’est bien cela que nous offre Snyder. Une première partie où l’alter ego de Bruce Wayne poursuit le gang du Red Hood afin de l’arrêter. On découvre alors des enjeux importants qui permettent à Snyder d’introduire des combats, des fusillades, des courses-poursuites, etc.
Le deuxième tome est tout aussi jouissif même si l’on a changé de bad guy. La ville est devenue un lieu où la végétation a repris ses droits et où chaque recoin cache un nouveau danger pour les habitants.
En d’autres mots, les anciens lecteurs ne pourront jamais admettre qu’il s’agit d’un bon arc puisqu’ils ont vécu avec le Batman d’Année Un. Pour les autres, cet arc est à nouveau une belle porte d’entrée et est de bonne qualité.
Épisodes bouche-trous
Que dire sur ce sixième volume qui aura permis aux auteurs de rattraper leur retard ? En effet, dans « Passé, présent, futur », on trouve de petites histoires scénarisées et dessinées par d’autres artistes et qui prennent place en parallèle de l’aventure principale.
En un mot ? Inutile. Un tome à oublier pour plusieurs raisons : de nouveaux personnages sont introduits mais le faible traitement qui leur est accordé ne permet pas de s’y attacher et les enjeux des différents épisodes sont tellement futiles que jamais le lecteur que je suis n’est arrivé à s’y immerger.
Une bataille finale contre le Joker
Revoilà l’ennemi emblématique de Batman pour le septième volume. Ici, on retrouve un concentré d’action pure et dure. Le tome commence de la meilleure des façons : un virus se répand, le mystère s’épaissit et des alliés du héros semblent voués à la mort. Bref, de quoi pousser le lecteur à poursuivre sa lecture.
Cependant, au fur et à mesure de celle-ci, l’enquête se révèle maladroite. On comprend vite ce qui se trame et le combat final finit par devenir ennuyeux et bancal à tel point que le twist final en devient… anodin.
Un dernier arc pour redresser la barre ?
Les deux derniers volumes constituent la dernière aventure du Batman des New’s 52. On apprend que l’histoire contée dans le septième tome n’était que le prologue de ce nouvel arc. A l’inverse du volume précédent, le début, ou plutôt, tout le tome 8 est ennuyant. L’impression que Snyder est en bout de course est de plus en plus forte. C’est dommage parce qu’il faut admettre que l’auteur en question avait de bonnes idées, du moins, des idées originales comme celle de faire porter le costume de Batman à un autre personnage. Néanmoins, tout est assez maladroitement amené.
On dirait que Snyder n’a pas cherché à développer son histoire mais s’est contenté de profiter de raccourcis.
Le dernier tome redressera quelque peu la barre. La mission du volume 9 était loin d’être impossible tant son prédécesseur ne l’avait pas placée bien haute.
On découvre donc un nouvel ennemi dont les origines mystérieuses ont été dans une certaine mesure calquées sur celle du Joker. Était-ce une volonté de Snyder ou, au contraire, une preuve de son manque d’idées nouvelles ? Quoi qu’il en soit, ce fut maladroit, encore une fois.
Conclusion
La série aura connu quelques bons numéros, à savoir les 1, 2, 3 et, pour les nouveaux lecteurs, les 4 et 5ème volumes. Concernant les points positifs, il faut souligner le fait que DC Comics a réussi sa mission qui consistait à offrir aux nouveaux lecteurs, une nouvelle porte d’entrée pour le personnage de Batman. De plus, les petits plats ont été mis dans les grands avec le choix de Greg Capullo comme dessinateur attitré pour cette série.
Cependant, de fil en aiguille, les choses se sont gâtées. Concrètement, plus les volumes s’enchaînent et moins l’on retrouve ce qui a fait le succès de l’homme chauve-souris : des enquêtes bien ficelées et couronnées par un final mémorable. Ici, on ne peut de toute évidence pas évoquer une fin grandiose. Et c’est dommage car le duo avait les capacités pour réussir à faire taire tous ceux qui se disent contre les reboots. Là, c’est plutôt l’inverse qui va se passer.
En d’autres mots, une série plaisante mais qui aurait gagné à s’arrêter bien plus tôt.
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